Ce qui est en jeu

On estime à environ 140 millions le nombre de filles et de femmes au niveau mondial qui ont été excisées. Chaque année, au moins 3 millions de filles en Afrique sont concernées par la pratique.

L’excision représente de nombreux risques immédiats et à long terme pour la santé. Elle est reconnue au niveau international comme une violation claire des droits humains.

Plus qu’une simple pratique néfaste, l’excision est une norme sociale profondément enracinée et perpétuée pour répondre aux attentes de la communauté en termes de capacité à se marier. En faisant exciser leurs filles, les familles s’assurent qu’elles pourront faire un bon mariage.

Comparés aux risques pour la santé, les conséquences sociales auxquelles fait face une fille non excisée sont tout aussi graves. Une fille non excisée est souvent discriminée par sa communauté.

Ce que nous faisons

Notre Programme de Renforcement des Capacités Communautaires (PRCC) basé sur les droits humains permet aux membres de la communauté de tirer leurs propres conclusions sur l’excision et de mener leurs propres mouvements en faveur du changement.

Durant les séances de formation du PRCC consacrées aux droits humains, les participants apprennent leur droit à la santé et le droit à être protégé contre toutes formes de violence. Ils discutent aussi des responsabilités qu’ils partagent dans la protection de ces droits au sein de la communauté.

A l’occasion des séances sur la santé, ils apprennent les conséquences potentiellement néfastes à court et long terme de la pratique et discutent des manières de prévenir ces problèmes pour la santé dans le futur.

Plutôt que de condamner ou de critiquer, nous encourageons le dialogue autour de cette pratique ainsi que sur celles que les communautés estiment entraver leur vision du développement. Les participants et les membres du Comité de Gestion Communautaire (CGC) parlent à leurs amis et à leur famille mais se rendent également dans les autres communautés pour sensibiliser sur ce qu’ils ont appris. Grâce à ce processus, des régions entières décident d’abandonner ensemble l’excision sans avoir directement participé à notre programme.

Nos résultats

Bien que l’abandon de l’excision ne fasse pas partie de nos objectifs initiaux, il est devenu un thème de ralliement pour le changement social. Jusqu’à présent, plus de 6 500 communautés de Djibouti, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Mali, Mauritanie, Sénégal et Somalie ont publiquement déclaré leur décision d’abandonner à la fois l’excision et le mariage précoce/forcé.

Notre Programme de Renforcement des Capacités Communautaires (PRCC) est également l’approche choisie pour la promotion de l’abandon de l’excision par le Gouvernement du Sénégal dans son Plan d’Action pour l’Abandon Total de l’Excision d’ici 2015.