La déclaration a commencé par un match de football qui a opposé deux équipes féminines de Kouroufindéng (Dabola) avec pour objectif d’amplifier la sensibilisation sur l’abandon de l’excision et des mariages d’enfants. Comme les matchs de football regroupent la masse comportant toutes les catégories socio-professionnelles, il était donc important de mettre cette opportunité à profit pour sensibiliser sur les pratiques et normes sociales affectant les droits des femmes et des filles, notamment le droit à la santé, le droit à l’intégrité physique, le droit à être protégé•e contre toute forme de violences et le droit à être protégé•e contre toute forme de discrimination.
Suite au match de gala, un point de presse a été organisé. Il a regroupé les participants, en particulier les participants des classes, les AMS, les CGC, les leaders religieux et la presse composée de la radiotélévision nationale, des radios rurales de Faranah, Kissidou, Dabola et de Dinguiraye. Les participants ont mis à profit ce point de presse pour expliquer le processus qui les a amenés à la déclaration en insistant sur l’apprentissage et l’application des droits humains et responsabilités. Ce processus a commencé dans les classes par les séances sur les droits humains et responsabilités puis le partage des nouvelles connaissances avec les parents, amis et l’ensemble des membres du réseau social. La presse qui a posé les bonnes questions pour comprendre le processus de la déclaration s’est engagée à relayer les informations pour toucher plus de communautés afin d’impulser un vaste mouvement social en faveur des droits humains.
Suivant la tradition, les sages ont présenté les dix noix de cola aux autorités et aux participants de Beindou (Faranah), Kalinko (Dinguiraye), Dabola (Arfamoussaya) et de Manfran (Kissidou). Par la suite, Madame Fanta DIABY, Mairesse d’Arfamoussaya a souhaité la bienvenue aux autorités et aux participants à la déclaration de Kouroufindéng. Elle a vivement remercié la population et les autorités de Kouroufindéng qui ont bien voulu accepter d’abriter la déclaration en accueillant et en hébergeant les participants.
Le contexte de la déclaration a été présenté par le Coordonnateur National de Tostan. À cet effet, de 2017 à 2020, Tostan a mis en œuvre le Projet Génération Éclosion avec une approche hollistique d’éducation aux droits humains et responsabilités qui a mobilisé 2 980 participants dont 2 081 femmes dans 40 villages de la région administrative de Faranah. Ce projet avait pour objectifs de contribuer à :
– Mettre fin à l’excision et à accroitre le mouvement pour son abandon dans la région de Faranah et
– Réduire les violences faites aux femmes et aux filles, y compris les mariages d’enfants et des violences domestiques.
Dans les classes et sous la responsabilité des facilitateurs, les participants ont appris les droits humains et responsabilités. Parallèlement aux séances de classe, les CGC et les AMS font la sensibilisation dans les villages environnants pour amplifier l’impact du programme de Tostan. La connaissance et l’application de ces droits facilitent l’abandon des pratiques et normes sociales affectant les droits des femmes et des filles, notamment le droit à la santé, le droit à l’intégrité physique, le droit à être protégé•e contre toute forme de violence, le droit à être protégé•e contre toute forme de discrimination. Aussi, la connaissance et l’application des droits humains et responsabilités contribuent à la promotion de l’autonomisation des femmes et des filles à travers l’appui à la réalisation des activités génératrices de revenu (AGR). C’est dans ce cadre que Tostan a mis en place dans les 40 villages le Fonds d’Appui au Développement (FAD) d’un montant de 256 millions FG pour aider les femmes à développer leurs AGR.
Ainsi, sur la base de leurs connaissances sur les droits humains et responsabilités, 180 villages de Faranah, Dabola, Dinguiraye et de Kissidougou organisent cette déclaration publique pour mettre fin à l’excision et au mariage d’enfants. Nous espérons que les engagements pris ici seront respectés pour protéger et promouvoir les droits des femmes et des filles dans la région de Faranah.
L’intervention du Coordonnateur National de Tostan Guinée a été suivie par le témoignage de leaders religieux. La voix des religieux a été portée par Elhadj Djédjé TOUNKARA qui a expliqué la position de l’islam sur le caractère non religieux de l’excision. Il a insisté sur le fait que le programme de Tostan n’est pas en contradiction avec les enseignements de l’islam plutôt, il les renforce.
Le mot de clôture a été prononcé par Monsieur Ibrahima SYLLA, Chef de Cabinet Représentant le Gouverneur de la région administrative de Faranah. Il a remercié Tostan Guinée pour les efforts consentis pour mettre fin aux problématiques dont souffre la population Guinéenne entre autres l’analphabétisme, les mariages d’enfants, l’excision, la traite des enfants. Selon lui, la présente cérémonie marquant la déclaration publique pour mettre fin à l’excision et aux mariages d’enfants dans la région de Faranah est d’une extrême importance pour nous en raison de l’intérêt particulier que le Gouvernement accorde à la lutte contre toutes les formes de violences faites aux femmes et aux jeunes filles. Pour terminer, le Chef de Cabinet a affirmé que la déclaration publique qui sera faite aujourd’hui contribuera à mettre fin à l’excision et aux mariages d’enfants dans la région de Faranah. Il a donné l’assurance de tout mettre en œuvre avec les autorités locales et toutes les autres parties prenantes de la région pour relever les défis qui nous interpellent tous.
Par ailleurs, la déclaration de Kouroufindéng (Dabola) a eu lieu le 22 décembre 2020 sous la présidence du Chef de Cabinet représentant le Gouverneur de la région administrative de Faranah.