Le week-end dernier, 11 et 12 juin, la Gambie a résonné d’un événement extraordinaire. 117 communautés mandingues et peules ont décidé d’abandonner l’excision et les mariages précoces et forcés. Elles ont tenu cet engagement public devant plus de 2000 personnes massées au stade de la ville de Basse – pour un pays aussi petit que la Gambie, il s’agissait bien d’un rassemblement exceptionnel.

Il faisait chaud, à Basse. Plus de 45 degrés sous un soleil de plomb. Et pourtant, cela n’a pas entamé l’enthousiasme de l’assistance, des participants au programme de Tostan – à l’initiative de ce mouvement – et des représentants du gouvernement et des ONG qui avaient fait le déplacement. A la suite de la Déclaration elle-même, lue en pulaar, en mandingue et en anglais, les représentants des communautés ont expliqué aux invités et à la presse les raisons qui les ont poussés à abandonner ces pratiques traditionnelles néfastes : non seulement les enseignement sur les droits humains et la santé, mais aussi une « façon de faire » de Tostan qui a rallié même les plus réticents, religieux et exciseuses.

Aujourd’hui, la jeune génération porteuse de cette décision historique regarde l’horizon avec détermination et avec confiance. « Nous devons aller à l’école; nous devons apprendre: il en va de l’avenir de notre pays » ! s’est exclamée une adolescente de Manneh Kounda.