Cinq prisons du Sénégal reçoivent une version adaptée du programme d’éducation de base de Tostan, le Programme de renforcement des capacités communautaires (PRCC). En participant au PRCC, les détenus doivent pouvoir retrouver leur dignité humaine, apprendre les droits humains et acquérir de nouvelles compétences pour démarrer des activités génératrices de revenus. Dans le cadre du « Projet prisons », Tostan effectue également des médiations familiales pour faciliter la réinsertion des détenus à dans leur communauté à l’issue de leur peine.

La majorité des participants des cinq prisons dans lesquelles Tostan intervient sont des femmes. Le résultat le plus visible du Projet prisons est le plus grand nombre d’opportunités économiques dont bénéficient les femmes à leur sortie, grâce aux nouvelles compétences acquises lors de leur participation aux développement d’activités génératrices de revenus. Elles apprennent par exemple la teinture des tissus, la fabrication de savon et de jus ou encore l’aviculture. Les prisons recevant le programme de Tostan notent que ces nouvelles possibilités de formation font diminuer le taux de récidive.

La formation que reçoivent les détenues dans le cadre des activités génératrices de revenus est cruciale, dans la mesure où elle leur permet de s’assumer financièrement pendant et après leur incarcération. En prison, elles peuvent ainsi mieux se nourrir, s’acheter des produits d’hygiènes tels que du dentifrice ou du savon et des médicaments. La capacité d’une ex-détenue à pourvoir à ses besoins sera tout aussi essentielle dans la réussite de sa réinsertion dans la société.

Mame Diarra Ndiaye et son mari. © Kaela McConnon/TostanMame Diarra Ndiaye est l’une de ces femmes ayant bénéficié du programme de Tostan et de la formation à des activités génératrices de revenus. Originaire de Gambie, elle est venue au Sénégal pour travailler comme domestique. Peu après son arrivée dans le pays, Mame Diarra a été condamnée à cinq ans de prison. En raison de son engagement dans le programme de Tostan et grâce à sa bonne conduite, elle a été relâchée au bout de trois ans.

Libérée en 2011, Mame Diarra est rentrée en Gambie, où elle a mis en pratique ses nouvelles connaissances en teinture de tissus et fabrique de jus pour gagner sa vie. Elle a également partagé ses nouvelles compétences en formant des femmes de son quartier à la fabrique de jus, dans un pays qui regorge de fruits.

Le Projet prisons de Tostan au Sénégal répond avec succès aux problèmes d’une partie très vulnérable de la population : les femmes détenues.

Une histoire de Keala McConnon, volontaire pour le projet prisons au Sénégal

Pour découvrir un exemple de produits fabriqués par des femmes détenues formées par Tostan au Sénégal, rendez-vous dans notre rubrique Cadeaux solidaires.