Des personnalités déterminées à accélérer les efforts pour l’abandon de l’excision se sont réunis à Davos lors de la réunion annuelle du Forum Economique Mondial. Ils y ont débattu de l’histoire du mouvement pour l’abandon de la pratique, des leçons tirées et des obstacles qui se sont dressés ainsi que des approches prometteuses qui permettraient un abandon total d’ici 2015. Nicholas Kristof, éditorialiste au New York Times, a animé la discussion à laquelle ont participé Ann Veneman, Directrice Exécutive de l’UNICEF, Kathy Kelvin, Directrice de la Fondation des Nations Unies, Larry Cox, Directeur Exécutif d’Amnesty International et Julia Lalla- Maharajh, fondatrice de l’ONG britannique End FGM now.
Les invités ont tous reconnu que l’approche communautaire de Tostan est le modèle le plus efficace pour parvenir à un abandon total de l’excision. L’importance du dialogue et la nécessité d’inclure tous les membres de la communauté, leaders religieux, femmes et hommes, ont été soulignées. La mise en œuvre d’un programme basé sur la culture, fondé sur l’écoute et une approche compréhensive, sans jugement de valeur – contrairement aux efforts dans le passé – a été mise en avant. Ann Veneman et Larry Cox ont rappelé la manière dont Tostan replace la question de l’excision dans la perspective des violences et des discriminations envers les femmes, amenant ainsi la discussion vers une vision holistique de la santé et des droits humains fondamentaux.
Les participants ont admis l’existence d’obstacles sur la voie d’un abandon total de la pratique d’ici 2015. Selon eux, le fossé entre les lois interdisant l’excision et leur application réelle est un élément de réponse. Des difficultés sont également rencontrées lorsque l’on essaie de reproduire une méthode similaire dans des contextes culturels et nationaux différents, comme en Sierra Leone. La pratique se diffuse enfin en Europe et aux Etats-Unis : une évolution ignorée en comparaison des efforts fournis en Afrique et en Asie. Les intervenants sont divisés quant à la possibilité de faire disparaître l’excision d’ici 2015.