Grâce aux efforts déployés par le Réseau des Communautés Capacitées, 262 batteries solaires ont été distribuées avec le soutien de la Fondation Ed Nef à travers 150 foyers à Keur Simbara, Kobongoye et Soudiane. Ces trois communautés sénégalaises ont complété le Programme de Renforcement des Capacités Communautaires et ont pris des mesures pour réaliser leurs visions collectives qu’elles ont développées au cours du programme, en envoyant leurs filles à l’école formelle, en gérant des projets générateurs des revenus et en construisant des centres de santé. L’énergie solaire a été un outil important pour les communautés, leur permettant de réaliser des progrès continus pour atteindre leurs objectifs.
Coura Traoré, Soudiane
Coura, 17 ans, était occupée lors de la période d’examen du BFEM. « Depuis que nous avons des lampes solaires dans mon village, je peux maintenant étudier de 21h à minuit. Avant d’avoir ces lampes à notre disposition, mes parents dépensaient 4500 FCFA [~ $ 9] par mois pour acheter des bougies. J’ai de meilleures notes maintenant, parce que même en étudiant à l’aide d’une bougie, je ne pouvais pas étudier plus tard que 21h. L’énergie solaire me permet aussi de charger mon téléphone et d’avoir accès à un dictionnaire au téléphone, ainsi que de parler à mes sœurs, qui vivent à 200 kilomètres, au cas où j’aurais besoin de fournitures scolaires. »
Coura aimerait devenir policière après avoir terminé ses études secondaires.
Awa Diop, Keur Simbara
L’agent du centre de santé Awa sait d’emblée l’impact positif des lampes solaires dans sa communauté. «Avant, les agents de santé avaient du mal à prendre soin des patients et utilisaient des bougies et des lampes à huile. A présent, l’arrivée des lampes solaires a motivé plus de personnel de santé à travailler la nuit et a amélioré les conditions pour les patients, en particulier les femmes qui accouchent. Les femmes peuvent allaiter plus facilement quand leurs bébés se réveillent la nuit et elles se sentent plus en sécurité lorsqu’elles passent la nuit avec leurs bébés.
Marème Bamba, Soudiane
Marème est un ingénieur solaire qualifié et une partenaire de longue date de Tostan. Elle et la communauté de Soudiane ont reçu 104 nouvelles batteries solaires. « Depuis l’arrivée de ces batteries solaires, les étudiants ont la possibilité d’étudier la nuit et les familles peuvent préparer des événements nocturnes, tels que les funérailles, les mariages, les baptêmes et les chants religieux. Nous pouvons aussi avoir de la lumière pour les prières nocturnes à la mosquée et pour la messe de minuit à l’église du village voisin ».
Les membres de la communauté de Soudiane ont également remarque la fin des incendies dus aux bougies non surveillées et peuvent dorénavant faire des travaux ménagers et vendre des aliments dans la soirée. Les batteries solaires permettront à Marème de faire fonctionner son atelier solaire qui auparavant était hors service, et de réparer les circuits solaires sur les lanternes et les lumières fixes au besoin.
Arona Fall, Kobongoye
Arona est le chef du village de Kobongoye. « J’utilise l’énergie solaire pour charger mon téléphone portable et m’occuper de mes petits-fils le soir. Tous ceux qui ont reçu des batteries solaires sont heureux et ont l’intention de payer 1000 FCFA par famille à la fin de chaque mois afin que nous puissions acheter de nouvelles batteries à l’avenir et assurer la durabilité de notre projet solaire ».
A présent, chacune des trois communautés a ouvert un compte bancaire avec des économies pour remplacer les batteries en cas de délabrement.
Fatou Aïdara, Kobongoye
Fatou avait abandonné l’école parce qu’elle avait des problèmes de vision et était incapable d’étudier à l’aide de bougies. Elle est depuis retournée à l’école. «J’ai la possibilité d’étudier mes leçons et de faire mes devoirs de 19 à 23 heures grâce à l’éclairage solaire dans la chambre de ma mère.
Fatou aimerait devenir enseignante après ses études.
Doussou Konaté de Keur Simbara utilise une lanterne solaire éclairer le chemin qui mène au village voisin, Keur Amadou Diakhou. Grace aux lampes, les gens sont maintenant en mesure d’éviter les scorpions et les serpents en marchant la nuit. Ils peuvent également éclairer leurs cours et discuter avec des membres de la famille en pleine nuit. L’énergie solaire est devenue un moyen invraisemblable d’amélioration des relations au sein et entre les communautés.
Baye Demba Diawara, Keur Simbara
Baye Demba est l’imam ainsi que le chef de village de Keur Simbara. « L’arrivée des nouvelles batteries a assuré la sécurité de notre bétail. En tant qu’imam, je me réveille à trois heures du matin pour prier et lire le Coran [pour cela, j’utilise maintenant les lampes solaires]. Je charge également mon téléphone portable, ce qui me permet de communiquer avec mon neveu à Washington DC, avec les autorités gouvernementales dans ma zone, et avec les partenaires de la communauté ».
L’énergie solaire est non seulement renouvelable et à faible coût, elle est également très accessible sous le soleil de l’Afrique de l’Ouest. Les exemples ci-dessus ne sont qu’un échantillon de la créativité et de la débrouillardise utilisées par les communautés partenaires de Tostan pour répondre à leurs divers besoins et pour donner vie à leurs rêves. À bien des égards, avec chaque jour qui se lève, l’espoir est renouvelé et le progrès continue.
Photos et entretiens par Dame Gueye, Coordonnateur du Réseau des Communautés Capacitées