Les chants et la danse rythment l'apprentissage des droits humains dans les classes de Tostan à Djibouti (crédit Tostan)

Les chants et la danse rythment l’apprentissage des droits humains dans les classes de Tostan à Djibouti (crédit Tostan)

Le 3 juillet 2011, 92 communautés de Djibouti ont annoncé publiquement l’abandon de l’excision. C’est la première fois qu’une telle annonce a lieu dans ce petit pays d’Afrique de l’Est. Quelques 700 participants ont représenté  les communautés de tout le pays, de la capitale aux régions du nord et du sud.

200 dignitaires, dont des représentants des autorités gouvernementales locales, des parlementaires, des leaders religieux, des associations de la société civile et des représentants des missions diplomatiques ont assisté à la cérémonie parrainée par la première dame Ms Kadra Mahamound Haid. Des coordinateurs de Tostan Somalie et des représentants du Somaliland et du Puntland ont aussi participé à l’événement.

La foule dansant et chantant devant le Palais du Peuple a marqué le début des festivités tôt dans la soirée. En moins d’une heure une caravane de plus de 30 bus a circulé à travers la ville vers le stade municipal pour la cérémonie de déclaration. Près de 1000 hommes, femmes et enfants ont rempli le stade pour une soirée riche en discours de remerciements, en performances d’artistes, sketchs, danse et poésie. La déclaration publique a été lue en langues locales afar, somali et arabe par trois représentants du nord, du sud du pays et de la ville de Djibouti.

La déclaration d’abandon de l’excision est le fruit d’une mobilisation des communautés pour la défense des droits humains et de la santé des jeunes filles. Depuis trois ans, 33 des communautés ayant annoncé l’abandon de l’excision ont participé au Programme de Renforcement des Capacités Communautaires de Tostan durant lequel elles ont acquis des connaissances sur les droits humains, la démocratie, la santé, l’hygiène et la gestion de projet.

L’une après l’autre, ces communautés ont partagé leurs nouvelles connaissances avec les communautés voisines grâce à un processus de diffusion organisée. A travers ces discussions, les communautés ont compris l’existence d’un lien entre les conséquences néfastes de l’excision sur la santé et le droit à la santé des jeunes filles puis ont collectivement décidé l’abandon de cette pratique. Tostan a mis en œuvre le Programme de Renforcement des Capacités Communautaires à Djibouti en partenariat avec l’UNICEF et le ministère de la promotion de la Femme.

 

Traduction : Véronique Trystram